La reprise d’une entreprise n’est jamais chose simple. Nous aurions pu aborder ce sujet en comparant la reprise avec la création pure, pour voir ce qui est plus aisé à réaliser. Nous allons dans cet article rester autour de la reprise d’entreprise afin de voir comment le sujet peut ou doit être approché.

La reprise se présente sous divers angles, elle peut-être orientée vers une stratégie de prise, pour détruire un concurrent, pour récupérer ses brevets ou ses compétences, afin d’éliminer sa concurrence proche et permettre une action de développement mieux optimisée ou plus sereine. Elle peut s’organiser selon la cible visée, autour de la remise en performance d’une entreprise à la dérive, de la reprise pour simplement poursuivre et gérer l’existant ou pour permettre une croissance plus forte par l’apport en financement, en compétence et en intelligence.

Va également entrer en ligne de compte la typologie du repreneur, que ce soit une entreprise agissant sur un marché similaire, en complémentarité ou en sous-traitance, que ce soit des investisseurs, des incubateurs, des développeurs, ou fonds de pensions , ou encore un particulier, ou une bande de copains. Dans tous les cas, le projet mérite d’être le fruit d’une réflexion, d’un besoin avéré, ou d’une nécessité analysée et contrôlée, car la méprise pourrait en être sa conclusion.

La reprise d’une entreprise s’apparente à un roman, ou une série télévisée avec pluralité de saisons. Le scénariste, peut, après plusieurs années, s’épuiser ou avoir besoin de fraîcheur pour permettre à sa série de perdurer. Le repreneur ou l’investisseur, vient insuffler de l’argent frais, et/ou apporter des idées novatrices dans la continuité de ce qui fait l’ADN de cette série, mais aussi trouver une complémentarité de stratégie permettant de créer de nouveaux axes de développement. Il en va de même dans la reprise d’une entreprise et dans le management de ce rapprochement. L’erreur serait d’acquérir tout ou partie d’une entreprise pour ce qu’elle est, pour en faire immédiatement ce que le repreneur est ! Ce qui est souvent le cas, au-lieu de prendre le temps de comprendre la valeur ajoutée de celui que l’on absorbe et de créer des étapes de mimétisme offrant à l’avenir un meilleur management de l’intégration, le repreneur se précipite dans ses propres logiques, au lieu de chercher à savoir comment opérer la symbiose et une osmose entre les nouveaux partenaires.

Imaginez une petite série « Games of clones », évoluant dans un univers onirique, costumé, avec des jeux de pouvoir, des trahisons et des coalisions, avec des personnalités fortes, perverses, érotiques, faibles, etc… La série passionne ses spectateurs depuis plus de 8 saisons, et la production souhaite prolonger voir accroitre ses audiences. Elle se rapproche de Pique Stars (une des plus puissantes sociétés de production) afin d’aller chercher une nouvelle clientèle, en apportant plus de moyens et de nouvelles stars dans sa série. Seulement Pique Stars diffuse une série, « House of guards » qui fonctionne également sur des jeux de pouvoirs dans notre monde moderne, et dès les premiers temps, elle souhaite insuffler l’ADN de House of Guards, ainsi que sa star principale dans la série Games of Clones. Or, cette décision vient dénaturer l’esprit et le force de la série plus confidentielle, au point que l’on n’y retrouve pas ce qui en fait son charme et que son public ne s’identifie plus à ses personnages favoris.

Voilà ce qui est à proscrire, le gérant de la société absorbée doit être partie prenante du transfert et impliqué dans l’esprit des évolutions ou changement. L’ADN de l’entreprise, si elle a de réelles valeurs doit pouvoir se modifier en douceur. Evidemment dès lors que le management et les services ne sont plus en concordance avec les attentes des clients, il peut s’avérer urgent de rompre avec les logiques existantes avant de tout perdre. Mais souvent ses décisions ne sont le fruit que d’une précipitation et d’une arrogance, or il faut toujours penser et respecter sa cible

Il faut, avant de prendre toute décision de modification ou d’évolution, dans tout les cas rester sensible et quantifier les bénéfices, pour les clients, pour les collaborateurs et les prestataires.